comme pour emporter l’image ineffaçable de ces lieux qu’elle ne reverrait plus jamais.
Il lui semblait qu’une tristesse poétique s’échappait de ce vieux cloître, de ces longs corridors, de ces escaliers de pierre usés par tant de pas lourds ou légers.
Le désir lui vint de voir encore une fois l’église.
À cette heure de la journée, il n’y avait personne. Comme elle s’agenouillait, mille impressions douces lui revinrent : — Mon Dieu, dit-elle, en pleurant, tant de fois ici, j’ai chanté vos louanges !
Les petits bancs de chêne, les belles stalles des religieuses, les vieilles fresques à demi effacées, la grande croix noire à l’entrée du caveau funèbre, tout lui apparaissait avec le prestige des adieux, et elle fit le tour du chœur avec une émotion solennelle.
Le livre d’heures de la mère Angélique était resté sur l’appui de sa stalle ; Gisèle en baisa les pages, et, après une dernière prière, sortit paisible.
Deux religieuses, tenant chacune une énorme clef, attendaient à la porte conventuelle.
— C’est bien triste d’ouvrir à notre sainte Cécile qui s’en va, dit la première en office, mettant la clef à la serrure.