au milieu des lumières, mais la lampe du sanctuaire ne brûlait plus, le tabernacle était ouvert, et un cercueil, paraissant avoir déjà séjourné dans la terre, était exposé devant l’autel…
Les Français n’avait pas tardé à suivre les Hurons dans l’église, et, au nombre d’environ quarante, s’étaient agenouillés devant la balustrade.
Les deux portes s’ouvrirent bientôt au fond du sanctuaire et les missionnaires des Hurons, défilant devant l’autel, vinrent se ranger autour du cercueil.
Charles Garnier était là à son rang, mais d’autres manquaient et ne devaient jamais plus prendre leur place au milieu de leurs frères.
C’était Isaac Jogues tombé sous le fer des Iroquois le 18 octobre 1646 ; Antoine Daniel qui, à la prise de Tenaustayaé le 4 juillet 1648, avait marché seul à la rencontre d’une armée, afin que quelques-uns de ses chrétiens pussent s’échapper pendant que les Iroquois exerceraient sur lui leur cruauté ; et enfin Jean de Brébeuf et Gabriel Lallemant, martyrisés le 16 mars précédent, et dont les restes sacrés reposaient dans le cercueil qu’on venait de retirer du cimetière.
Avant de commencer les prières, le supérieur, Paul Raguenau, se tournant vers les assistants, dit en huron :