V
Gisèle Méliand ne dormit guère, durant sa dernière nuit à Port-Royal.
Une veilleuse éclairait faiblement le dortoir.
Autour d’elle, ses compagnes dormaient du tranquille et profond sommeil de leur âge.
Gisèle veillait et comptait toutes les heures qui sonnaient au cadran du clocher.
Il lui semblait que le jour ne viendrait jamais.
Il vint pourtant : et le carrosse de M. Garnier finit aussi par arriver.
Gisèle fit ses adieux reconnaissants à ses maîtresses, puis monta à sa cellule de pensionnaire, pour s’habiller.
Elle n’était pas vaine. Pourtant, ce fut avec un vif plaisir qu’elle quitta sa robe grise à collerette, pour revêtir l’élégant costume que Madame Garnier lui avait apporté.
Une dernière fois, elle regarda le grand dortoir, son petit lit ; puis elle descendit lentement, promenant sur toutes choses un regard attentif,