missions… des cimetières ont été bénits, des croix érigées et adorées solennellement. Les anciens chrétiens mènent une vie irréprochable… leur nombre a beaucoup augmenté… les infidèles humiliés par l’affliction, nous semblent moins éloignés du royaume de Dieu. Mais nous causerons demain ; vous avez besoin de repos.
— Oui, mais il faut que je vous dise un mot de la grande merveille de Québec : je veux parler des Ursulines et des Hospitalières. Non, si menacée qu’elle soit, la colonie ne saurait périr… Dieu enverrait plutôt des anges pour défendre des femmes si généreuses… si charitables…
— On m’a beaucoup parlé de la mère de l’Incarnation, répliqua le P. Jérôme Lallemant, destiné à la connaître si intimement.
— Je voudrais que vous la vissiez à sa grille de bois blanc, instruisant les sauvages. C’est aux Ursulines que j’ai dit ma dernière messe à Québec… Leurs petites séminaristes chantent d’une manière bien agréable. J’ai été ravi de leurs cantiques hurons. Elles en ont un exprès pour le missionnaire qui va partir : « Allez, nous sommes ravies que vous alliez dans un lieu d’abandonnement. Plaise à Dieu, qu’on vous fende la tête d’un coup de hache »… Puis, le refrain au nom du missionnaire :