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courroies de cuir taillées dans des peaux encore fraîches, et ces courroies, raccourcies en séchant au soleil, liaient les pieux aussi solidement que des crampons de fer. À l’intérieur, un large fossé et un parapet en terre formaient un second retranchement qui abritait d’immenses cabanes, servant aux sauvages d’hôtel et d’hôpital.

Le fort proprement dit était au centre du vaste enclos.

Les murs hauts et sombres, longs de cent-soixante-quinze pieds et larges de quatre-vingt-dix, entouraient la chapelle et la maison des missionnaires et des Français, dont on apercevait le clocher et les cheminées.

Une petite tour adossée à l’un des bastions permettait de surveiller facilement les alentours.

À côté de la chapelle, mais en dehors des murs, un petit monticule admirablement entretenu, étalait au soleil ses campanules rouges et bleues. C’était le cimetière.

Quelques champs cultivés prenaient le reste du terrain. Un canal alimenté par la rivière entourait la forteresse et traversait l’enceinte où l’on avait creusé trois petits ports pour les canots.

Le P. de Brébeuf admirait ce qui s’était fait en son absence. Il savait, lui, combien de choses