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vaient ; nous serons bientôt chez nous, et nous allons avoir de l’ombre.

En effet, le premier canot quittait le lac pour prendre une rivière qui sortait de la forêt.

Les autres canots suivirent longeant les bords, afin d’éviter le courant.

Des arbres centenaires se reflétaient dans l’eau et projetaient une ombre épaisse, mais sur ces bords que bien des regards fatigués interrogeaient avidement, la forêt primitive continuait toujours à déployer sa végétation sauvage, et rien, absolument rien, n’annonçait le séjour de l’homme.

Mais tout à coup, à un léger détour de la rivière, une grande éclaircie se fit à droite, et une vaste habitation apparut au milieu de la clairière.

Cette habitation d’aspect étrange était entourée d’une haute palissade en pieux serrés, avec une grande croix aux quatre angles.

C’était la fameuse résidence des Jésuites ; c’était Sainte-Marie-des-Hurons : le chaud foyer de la civilisation et de la foi ; le doux chez nous des missionnaires ; la grande demeure toujours ouverte à l’hospitalité, où les pauvres Hurons venaient chercher la nourriture, la lumière, la consolation.

Aujourd’hui, depuis bien longtemps, la forêt a repris possession de cet endroit célèbre.