pas de chemins, ces voies d’eau sont un avantage précieux.
— À votre départ, le P. Garnier était à Sainte-Marie ?
— Seulement en passant. Les missionnaires s’y réunissent plusieurs fois chaque année, pour conférer ensemble et pour se retremper dans la retraite… C’est une consolation bien sensible à tous nos Pères. Vous ne sauriez croire jusqu’à quel point cette maison nous est chère. Tous les Français qui sont aux Hurons y résident avec nous. Le gouverneur l’a ainsi réglé. Il y a toujours deux ou trois missionnaires à Sainte-Marie.
— Ah ! dit Gisèle, je serais bien consolée de savoir le P. Garnier toujours là… Quand vous êtes parti mon Père, était-il employé bien loin de la Résidence ?
— Quand je suis parti, mademoiselle, il avait la charge de Saint-Joseph de Tenaustayaé… à sept lieues de Sainte-Marie.
— Sa dernière lettre, qui remonte à près de cinq ans, était datée d’Ossossané.
— Nous avons quitté Ossossané, dans l’automne de 1639, ou plutôt, on nous en a chassés, fit le religieux avec un doux sourire. Les desseins de Dieu sont bien insondables, mademoiselle. Vous savez qu’une maladie pestilentielle a ravagé le