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dant partout le deuil, et firent prendre la foi en horreur et les missionnaires en exécration.

Mais la constance invincible des Jésuites, leur patience à toute épreuve, leur mépris de la mort, finirent par leur gagner le respect des sauvages.

Les Hurons commencèrent d’ouvrir les yeux à la lumière et l’Évangile fit parmi eux d’illustres conquêtes.

Cependant dans les décrets insondables de la Providence, cette nation, la première à embrasser la foi, était condamnée à disparaître presque entièrement.

Jusque-là les Iroquois n’avaient fait aux Hurons qu’une guerre d’embuscades. Mais les voyant affaiblis par la maladie, ils résolurent de les exterminer, et leurs terribles incursions se rapprochant, vinrent bientôt jeter l’épouvante dans tous les cœurs.

À travers les horreurs de cette guerre, la plus cruelle qui fut jamais, les missionnaires continuèrent leur œuvre.

Partageant toutes les souffrances, tous les dangers, ils assistèrent à l’épouvantable agonie de ce peuple infortuné, qui n’avait plus d’espoir qu’en eux, et comme le remarque M. Parkman, dans tous les récits de cette époque terrible, on ne rencontre pas une ligne, pas un mot qui permette