quet du bourg, s’élève la chapelle consacrée à l’Immaculée. Car ici, à côté de notre cabane d’écorce, nous avons une chapelle, une vraie chapelle, toute en planches, bâtie par les ouvriers français montés de Québec. Elle mesure trente pieds de long sur seize de large et vingt-quatre de haut. La charpente en est fort gracieuse.
Nous avons maintenant ici une soixantaine de chrétiens.
Par les plus grands froids, le dimanche matin, nous les voyons tous arriver, à peine vêtus.
Pour qu’ils ne souffrent pas trop, on entretient dans la chapelle des chaudières pleines de braise.
C’est un charme de les voir se mettre gauchement à genoux, faire leurs prières à haute voix, devant le saint-sacrement et communier pêle-mêle avec nos ouvriers. Des larmes de joie mouillent souvent mes yeux. L’apostolat, c’est déjà le paradis. Ne me plaignez pas trop…
La condition des missionnaires est au-dessus de la condition des bienheureux. Croyez-moi, les harmonies du ciel ne sont pas si douces à entendre que la voix d’un pauvre sauvage qui dit : Je crois en Jésus-Christ Notre-Seigneur.