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Nous sommes six missionnaires, tous en bonne santé, malgré les privations et les fatigues.

Ces fatigues sont grandes, car depuis l’automne une maladie pestilentielle fait d’effrayants ravages parmi les Hurons.

Le P. Jogues en fut atteint l’un des premiers, à son arrivée, en septembre dernier.

J’avais commencé ma retraite annuelle, je l’interrompis pour le soigner et je pris sa maladie.

La cabane fut bientôt changée en hôpital. Mais la bonté divine en laissa sur pied pour nous soigner.

Le P. Le Mercier, notre infirmier, avait en outre l’eau, le bois et la cuisine à faire.

Ses bouillons lui donnaient des soucis terribles, car le gibier est ici fort rare. Les premiers jours, n’en ayant point, il nous faisait de la tisane avec du pourpier sauvage.

François Petitpré, le seul de nos donnés resté debout, était nuit et jour à la chasse.

Nous nous sommes tous parfaitement rétablis.

Malheureusement, on ne peut obtenir des sauvages la moindre prudence.

Presque tous leurs malades sont morts et la contagion s’étend chaque jour.

Chez les Hurons, les maladies s’expliquent de trois manières : par les causes naturelles ; par