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en abondance… La joie fut grande. Ils venaient tous, les uns après les autres, me dire que Jésus est bon et chantèrent mille pouilles à leur sorciers.

Comme les deux religieux passaient devant une cabane, un petit garçon de cinq à six ans en sortit et vint, en courant, baiser le chapelet du P. de Brébeuf.

— C’est mon premier baptisé chez les Hurons, dit le missionnaire, l’enlevant dans ses bras. — N’est-il pas gentil ?… quand je le baptisai, il était presque mort.

Il lui dit quelques mots en huron et l’enfant répondit en faisant le signe de la croix.

Le P. Garnier charmé — oubliant la saleté du petit sauvage — lui faisait mille caresses.

— Regardez, dit le P. de Brébeuf, voici vos frères d’armes qui viennent à votre rencontre.

François Le Mercier, Pierre Pijart et Pierre Chastelain accouraient, en effet, transportés de joie.

Ils se jetèrent sur leur nouveau compagnon, l’embrassant et l’étreignant à qui mieux mieux.

— Allons, dit le P. de Brébeuf, coupant court aux effusions, le P. Garnier tombe de fatigue et de faim… Il faut lui faire les honneurs de la maison.