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Parfois le sentiment de l’isolement pesait un peu sur mon cœur. Mais la prière me remettait vite. Chère sœur, je vous souhaite l’esprit de prière. Quand vous l’aurez, vous ne songerez plus jamais aux pauvres joies de la terre, et votre âme portera le poids des tristesses et des regrets aussi facilement que le Saint-Laurent porte le poids des feuilles mortes.

Adieu Gisèle. Ce m’est une consolation bien sensible de vous savoir auprès de mes parents.

Je vous bénis de mon indigne main de missionnaire.


(Le P. Garnier au P. Lejeune.)
Supérieur des missions de la Nouvelle-France,


Du lac des Nipissiriens, ce 8 août 1636.


Dieu soit béni à jamais ! Nous voici aux Nipissiriens depuis hier, si joyeux et en si bonne santé que j’en suis tout honteux. Car si j’eusse eu assez de cœur et de courage, je ne doute point que Notre-Seigneur ne m’eût donné un bout de sa croix à porter, comme il a fait à nos Pères qui sont