« Il faut s’efforcer de manger dès le point du jour, n’était que vous puissiez embarquer votre plat, car la journée est bien longue pour la passer sans manger. Quand ils sont en chemin, les sauvages ne mangent qu’au réveil et au coucher du soleil.
« Il faut être prompt à embarquer et à débarquer et retrousser tellement ses habits, qu’on ne se mouille point et qu’on ne porte ni eau, ni sable dans le canot. Il faut aller nu-pieds afin d’être plus tôt prêt ; passant les saults, on peut prendre ses souliers.
« Il faut se comporter en sorte qu’on ne soit point du tout importun à un seul de ces barbares.
« Il n’est pas à propos de faire tant d’interrogations, il ne faut pas suivre le désir qu’on a d’apprendre la langue et de faire quelques remarques sur le chemin. Il faut délivrer de cet ennui ceux de votre canot.
« Il faut supporter leurs imperfections sans mot dire, voire même sans en faire semblant ; que s’il est besoin de reprendre quelque chose, il le faut faire modestement et avec des paroles et des signes qui témoignent de l’amour et non de l’aversion. Bref, il faut tâcher de se tenir et de se montrer toujours joyeux.
« Dans les portages, chacun s’efforcera de porter