vous recevrons à bras ouverts, comme un ange du paradis, nous aurons toutes les bonnes volontés possibles de vous faire du bien ; mais nous sommes quasi dans l’impossibilité de le faire.
« Nous vous recevrons dans une si chétive cabane que je n’en trouve point en France d’assez misérable pour vous pouvoir dire : Voilà comment vous serez logé.
« Tout harassé et fatigué que vous serez, nous ne pouvons vous donner qu’une pauvre natte pour lit ; et de plus vous arrivez en une saison où de misérables petites bestioles, que nous appelons ici Tashac et puces en bon français, vous empêcheront, quasi les nuits entières, de fermer l’œil, car elles sont en ce pays incomparablement plus importunes qu’en France ; la poussière de la cabane les nourrit, les sauvages nous les apportent, nous les allons quérir chez eux ; et ce petit martyre, sans parler des maringouins, moustiques et autre semblable engeance, dure d’ordinaire les trois et quatre mois de l’été.
« Il faut faire état, pour grand maître et grand théologien que vous ayez été en France, d’être ici petit écolier, et encore, ô bon Dieu, de quels maîtres ! des femmes, des petits enfants, de tous les sauvages et d’être exposé à leur risée. Ce sera