religieuse, ferma son livre et se dirigea vers elle.
Sa démarche, un peu lente, avait une grâce particulière.
Malgré ses cheveux en broussailles, malgré son costume peu gracieux, elle était charmante à voir ; et tous les regards la suivirent, pendant qu’elle traversait la salle.
— Madame l’abbesse vous mande dans sa chambre, dit la maîtresse à qui l’on venait de remettre le message.
La jeune fille sortit doucement, ôta son tablier de toile grise et, s’approchant de la fenêtre en ogive creusée dans l’épaisseur du mur, elle jeta un regard au dehors.
Un brouillard morne et glacé pleurait sur les branches encore nues des arbres. — Comme c’est laid ! comme c’est triste ! murmura-t-elle.
Et, enfilant les corridors et les escaliers, elle alla frapper à la porte de madame l’abbesse.