nant à elle, fut pour s’accuser — pour se reconnaître indigne d’être sa mère.
Nous passâmes la nuit auprès de notre malade.
Les soins qu’il exigeait tirèrent madame Garnier de son accablement. Elle, qui se mourrait de douleur, trouva la force de le soigner.
Dès que le jour parut, je me rendis à l’église des Jésuites, afin d’entendre sa dernière messe et de le voir encore une fois.
J’entendis d’abord la messe du P. Chastelain, l’un des partants, puis la sienne.
Cachée dans l’ombre, je tâchais de prier, de me préparer à la communion que je voulais faire. Mais la douleur de la séparation était en moi horrible, toute vive.
Il me semblait que jusque-là nous n’avions pas été séparés.
Je voyais quelle consolation, quelle profonde douceur il y avait dans ces rapports qui m’avaient paru si rares, si froids, si austères.
Cette pensée que je ne le verrais plus, que je ne l’entendrais plus jamais, me plongeait dans une sorte d’agonie et, comme ceux qui sont aux prises avec la mort, je me sentais au-delà de tout secours, de toute atteinte.
Mais lui priait pour moi, et Dieu entendit sa prière. Comme il prononçait le sursum corda,