Chaque matin, après ma prière, je relis sa lettre et je demande à Dieu du courage. »
« Aujourd’hui, pour la première fois, je suis entrée dans sa chambre, dont je veux faire un sanctuaire, où je veux retrouver les parfums de sa prière.
Mes larmes, taries depuis quelques jours, ont recommencé à couler.
J’ai été m’asseoir sur le balcon, à sa place préférée, et j’y suis restée longtemps. Le jardin est déjà bien dépouillé. Il y a plus de feuilles sur le sol qu’aux arbres. Où est allé le printemps, pensais-je ?
Ah ! si je pouvais croire, vraiment croire, que ce qui passe n’est rien, comme Charles me l’a dit souvent !
Un peu fortifiée par ces pensées, je suis retournée dans sa chambre. Tout y est comme lorsqu’il l’a quittée.
Le dernier bouquet que j’ai fait pour lui était tout fané sur sa table. L’encre avait séché dans l’écritoire resté ouvert sur son pupitre ; quelques feuilles de papier étaient éparses. Ce papier — pareil à celui de ses lettres — était froissé et