reportée trop souvent à une heure inoubliable ? est-ce parce qu’avec un cœur débordant de vie, il faut habiter un monde vide ? Je ne sais. Mais ces accents si éperdus et si tristes de la mer sur la grève déserte, il me semble souvent les entendre encore… je me surprends les écoutant partout.
Cet étrange effet du sentiment habituel m’inquiète un peu. Je vais tâcher d’écrire souvent. Écrire me calme, me fait du bien. La musique a plutôt l’effet contraire.
Dieu ! mon Dieu ! c’est donc vrai qu’il est parti ! qu’il ne reviendra plus dans cette maison où tout le rappelle, où tout me parle de lui.
Ô souvenirs poignants et chers ! Ah ! si je pouvais m’abîmer dans mes regrets, j’en mourrais peut-être. Mais il m’a dit : Consolez mes parents… Et ce qu’il m’a demandé, je veux le faire.
Je leur donnerai ma vie pour l’amour de lui. Je la leur donnerai jour par jour, heure par heure, minute par minute.
Sa mère est écrasée. Elle si vive, si active passe les journées entières à pleurer. Je suis forcée de m’occuper de bien des choses. Et s’occuper des détails ordinaires de la vie, quand on n’attend plus rien, quand on n’espère plus rien, quand on est dans un abîme de vide et de néant, c’est bien douloureux.