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tout résulté du culte des astres. Sa première ébauche mathématique, dans les écoles de Thalès et de Pythagore, a constitué ensuite la principale source mentale de la décadence du polythéisme et de l’ascendant du monothéisme. Enfin, l’essor systématique de la positivité moderne, tendant ouvertement à un nouveau régime philosophique, est essentiellement résulté de la grande rénovation astronomique commencée par Copernic, Képler et Galilée. Il faut donc peu s’étonner que l’universelle initiation positive, sur laquelle doit s’appuyer l’avènement direct de la philosophie définitive, se trouve aussi dépendre d’abord d’une telle étude, d’après la conformité nécessaire de l’éducation individuelle à l’évolution collective. C’est là, sans doute, le dernier office fondamental qui doive lui être propre dans le développement général de la raison humaine, qui, une fois parvenue chez tous à une vraie positivité, devra marcher ensuite sous une nouvelle impulsion philosophique, directement émanée de la science finale, dès lors investie à jamais de sa présence normale. Telle est l’éminente utilité, non moins sociale que mentale, qu’il s’agit ici de retirer enfin d’une judicieuse exposition populaire du système actuel des saines études astronomiques.