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Une application directe de cette théorie encyclopédique, à la fois scientifique et logique, nous conduit enfin à définir exactement la nature et la destination de l’enseignement spécial auquel ce Traité est consacré. Il résulte, en effet, des explications précédentes, que la principale efficacité, d’abord mentale, puis sociale, que nous devons aujourd’hui chercher, dans une sage propagation universelle des études positives, dépend nécessairement d’une stricte observance didactique de la loi hiérarchique. Pour chaque rapide initiation individuelle, comme pour la lente initiation collective, il restera toujours indispensable que l’esprit positif, développant son régime à mesure qu’il agrandit son domaine, s’élève peu à peu de l’état mathématique initial à l’état sociologique final, en parcourant successivement les quatre degrés intermédiaires, astronomique, physique, chimique et biologique. Aucune supériorité personnelle ne peut vraiment dispenser de cette gradation, fondamentale, au sujet de laquelle on n’a que trop l’occasion de constater aujourd’hui, chez de hautes intelligences, une irréparable lacune, qui a quelquefois neutralisé d’éminents efforts philosophiques. Une telle marche doit donc devenir encore plus indispensable dans l’éducation universelle, où les spécialités ont peu d’importance, et dont la principale utilité, plus logique que scientifique, exige essentiellement une pleine rationalité, surtout quand il s’agit de constituer enfin le vrai régime mental. Ainsi, cet enseignement populaire doit aujourd’hui rapporter principalement au couple scientifique initial, jusqu’à ce qu’il se trouve convenablement vulgarisé. C’est là que tous doivent d’abord puiser les vraies notions élémentaires de sa positivité générale, en acquérant les