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unique but nécessaire ; au contraire, les biologistes préconisant, à bon droit, la dignité supérieure de leur sujet, immédiatement voisin de cette grande destination, persistent à tenir leurs études dans un irrationnel isolement, en s’affranchissant arbitrairement de la difficile préparation qu’exige leur nature. Ces dispositions opposées, mais également empiriques, conduisent trop souvent aujourd’hui, chez les uns, à une vaine déperdition d’effort intellectuels, désormais consumés, en majeure partie, en recherches de plus en plus puériles ; chez les autres, à une instabilité continue des diverses nations essentielles, faute d’une marche vraiment positive. Sous ce dernier aspect surtout, on doit remarquer, en effet, que les études sociales ne sont pas maintenant les seules restées encore extérieures au système pleinement positif, sous la stérile domination de l’esprit théologico-métaphysique ; au fond, les études biologiques elles-mêmes, surtout dynamiques, quoiqu’elles soient académiquement constituées, n’ont pas non plus atteint jusqu’ici à une vraie positivité, puisqu’aucune doctrine capitale n’y est aujourd’hui suffisamment ébauchée, en sorte que le champ des illusions et des jongleries y demeure encore presque indéfini. Or, la déplorable prolongation d’une telle situation tient essentiellement, en l’un et l’autre cas, à l’insuffisant accomplissement des grandes conditions logiques déterminées par notre loi encyclopédique : car, personne n’y conteste plus, depuis longtemps, la nécessité d’une marche positive ; mais tous en méconnaissent la nature et les obligations, que peut seule caractériser la vraie hiérarchie scientifique. Qu’attendre, en effet, soit envers les phénomènes sociaux, soit même envers l’étude, plus simple, de la vie indivi-