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cune des quatre sciences intermédiaires se confond, pour ainsi dire, avec la précédente quant à ses plus simples phénomènes, et avec la suivante quant aux plus éminents. Cette parfaite continuité spontanée deviendra surtout irrécusable à tous ceux qui reconnaîtront, dans l’ouvrage ci-dessus indiqué, que le même principe encyclopédique fournit aussi le classement rationnel des diverses parties constituantes de chaque étude fondamentale, en sorte que les degrés dogmatiques et les phases historiques peuvent se rapprocher autant que l’exige la précision des comparaisons ou la facilité des transitions.

Dans l’état présent des intelligences, l’application logique de cette grande formule est encore plus importante que son usage scientifique, la méthode étant, de nos jours, plus essentielle que la doctrine elle-même, et d’ailleurs seule immédiatement susceptible d’une pleine régénération. Sa principale utilité consiste donc aujourd’hui à déterminer rigoureusement la marche invariable de toute éducation vraiment positive, au milieu des préjugés irrationnels et des vicieuses habitudes propres à l’essor préliminaire du système scientifique, ainsi graduellement formé de théories partielles et incohérentes, dont les relations mutuelles devaient jusqu’ici rester inaperçues de leurs fondateurs successifs. Toutes les classes actuelles de savants violent maintenant, avec une égale gravité, quoiqu’à divers titres, cette obligation fondamentale. En se bornant ici à indiquer les deux cas extrêmes, les géomètres, justement fiers d’être placés à la vraie source de la positivité rationnelle, s’obstinent aveuglément à retenir l’esprit humain dans ce degré purement initial du véritable essor spéculatif, sans jamais considérer son