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que, on décompose, à son tour, cette science initiale dans ses trois grandes branches, le calcul, la géométrie, et la mécanique, on détermine enfin, avec la dernière précision philosophique, la véritable origine de tout le système scientifique, d’abord issu, en effet, des spéculations purement numériques qui étant, de toutes, les plus générales, les plus simples, les plus abstraites, et les plus indépendantes, se confondent presque avec l’élan spontané de l’esprit positif chez les plus vulgaires intelligences, comme le confirme encore, sous nos yeux, l’observation journalière de l’essor individuel.

On parvient ainsi graduellement à découvrir l’invariable hiérarchie, à la fois historique et dogmatique, également scientifique et logique, des six sciences fondamentales, la mathématique, l’astronomie, la physique, la chimie, la biologie et la sociologie, dont la première constitue nécessairement le point de départ exclusif et la dernière le seul but essentiel de toute philosophie positive, envisagée désormais comme formant, par sa nature, un système vraiment indivisible, où toute décomposition est radicalement artificielle, sans être d’ailleurs nullement arbitraire, tout s’y rapportant finalement à l’Humanité, unique conception pleinement universelle. L’ensemble de cette formule encyclopédique, exactement conforme aux vraies affinités des études correspondantes et qui d’ailleurs comprend évidemment tous les éléments de nos spéculations réelles, permet enfin à chaque intelligence de renouveler à son gré l’histoire générale de l’esprit positif, en passant, d’une manière presque insensible, des moindres idées mathématiques aux plus hautes pensées sociales. Il est clair, en effet, que cha-