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la branche la plus complexe de la première, l’étude des phénomènes de composition et de décomposition, les plus éminents de ceux que comporte l’existence universelle, et les plus rapprochés du mode vital proprement dit. C’est ainsi que la philosophie naturelle, envisagée comme le préambule nécessaire de la philosophie sociale, se décomposant d’abord en deux études extrêmes et une étude intermédiaire, comprend successivement ces trois grandes sciences, l’astronomie, la chimie et la biologie, dont la première touche immédiatement à l’origine spontanée du véritable esprit scientifique, et la dernière à sa destination essentielle. Leur essor initial respectif se rapporte, historiquement, à l’antiquité grecque, au moyen âge, et à l’époque moderne.

Une telle appréciation encyclopédique ne remplirait pas encore suffisamment les conditions indispensables de continuité et de spontanéité propres à un tel sujet : d’une part, elle laisse une lacune capitale entre l’astronomie et la chimie, dont la liaison ne saurait être directe ; d’une autre part, elle n’indique pas assez la vraie source de ce système spéculatif, comme un simple prolongement abstrait de la raison commune, dont le point de départ scientifique ne pouvait être directement astronomique. Mais, pour compléter la formule fondamentale, il suffit, en premier lieu, de placer, au début de ce vaste ensemble, la science mathématique, seul berceau nécessaire de la positivité rationnelle, aussi bien pour l’individu que pour l’espèce. Si, par une application plus spéciale de notre principe encyclopédi-