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de pouvoir constamment vérifier par l’un ce qui sera résulté de l’autre.

La loi fondamentale de cet ordre commun, de dépendance dogmatique et de succession historique, a été complètement établie dans le grand ouvrage ci-dessus indiqué, et dont elle détermine le plan général. Elle consiste à classer les différentes sciences, d’après la nature des phénomènes étudiés, selon leur généralité et leur indépendance décroissantes ou leur complication croissante, d’où résultent des spéculations de moins en moins abstraites et de plus en plus difficiles, mais aussi de plus en plus éminentes et complètes, en vertu de leur relation plus intime à l’homme, ou plutôt à l’Humanité, objet final de tout le système théorique. Ce classement tire sa principale valeur philosophique, soit scientifique, soit logique, de l’identité constante et nécessaire qui existe entre tous ces divers modes de comparaison spéculative des phénomènes naturels, et d’où résultent autant de théorèmes encyclopédiques, dont l’explication et l’usage appartiennent à l’ouvrage cité, qui, en outre, sous le rapport actif, y ajoute cette importante relation générale, que les phénomènes deviennent ainsi de plus en plus modifiables, de façon à offrir un domaine de plus en plus vaste à l’intervention humaine. Il suffit ici d’indiquer sommairement l’application de ce grand principe à la détermination rationnelle de la vraie hiérarchie des études fondamentales, directement conçues désormais comme les différents éléments essentiels d’une science unique, celle de l’Humanité.

Cet objet final de toutes nos spéculations réelles exige, évidemment, par sa nature, à la fois scientifique et logique, un double préambule indispensable, relatif,