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deux cétones dont les semicarbazones fondent à 155 et à 122°. En opérant à froid, nous avons obtenu la chlorhydrine attendue, Éb. 87-89° sous 14-15 mm ; D194 = 1, 0648 ; N19D = 1, 480, qui ne contient pas de produit cétonique, et dont le dérivé éthéromagnésien chauffé comme ci-dessus nous a donné deux cétones, la diméthyl-2.5.cyclohexanone (semicarbazone F. 160°), et l’acétyl-1-méthyl-3-cyclopentane (semicarbazone F. 132°).

Conclusions. — Dans l’action des dérivés organomagnésiens sur les chlorocyclohexanones, c’est le groupe cétonique qui réagit primitivement, il y a formation du dérivé éthéromagnésien d’une chlorhydrine qu’on peut isoler. C’est seulement par chauffage de ce dérivé que se produit une réaction secondaire évoluant en deux sens avec formation de deux cétones, l’une qui résulte d’une transposition avec réduction de cycle, l’autre qu’on a supposé provenir du remplacement direct de l’halogène par le radical de l’organomagnésien mais qui, en réalité, résulte d’une migration secondaire de ce radical.


CHIMIE ORGANIQUE. — Sur un nouvel exemple de réaction anormale du cyanure de potassium sur une cétone α chlorée. Note de M. Georges Richard, présentée par M. Delépine.

Par agitation, une solution hydroalcoolique de cyanure de potassium réagit sur une solution éthérée de chloro-1-diphényl-1.2-éthanal pour donner un corps solide fondant à 77-78°. L’analyse lui attribue la formule brute C15H11ON. Si la réaction avait été normale, elle se serait réduite à une double décomposition : le corps ainsi obtenu aurait été le cyano-idiphényl-1.2-éthanal C6H5.CH(CN).CO.C6H5. Mais ce corps est connu et décrit comme fusible à 95-96° (1) ; d’ailleurs, un tel corps serait énolisable : or, ce n’est pas ce que j’ai observé. De plus, le cyano-1-diphényl-1.2-éthanal est soluble dans les alcalis qui le scindent en acide benzoïque et en cyanure de benzyle ; le corps que j’ai obtenu est insoluble dans les alcalis. J’ai pensé être en présence d’une réaction analogue à celle du cyanure de potassium sur l’acétylacétate d’éthyle'α chloré, dont le mécanisme a été démontré par MM. Favrel et Prévost (2).

D’après ces auteurs, la cétone chlorée réagirait tout d’abord comme un acide faible en donnant un dérivé potassé de la forme énolique et en libé-


(1) MEYER, Journ. für Prakt. Chem., 52, 2e série, 1895, p. 116.
(2) FAVREL et PRÉVOST, Bull. Soc. Chim., 49, 4e série, 1931, p. 243.