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ACADÉMIE DES SCIENCES.


lenia trifoliata, Amaryllis lutea, etc.) Parfois même le vacuome peut être étiré en filaments et brassé continuellement par des mouvements très actifs (Allium neapolitanum) avant toute germination effective et par suite simplement de l’hydratation.

Le tube germinatif à son début ne contient pas d’ordinaire de grandes vacuoles : il est formé de cytoplasme dense et il peut même tout d’abord être dépourvu de vacuome ; mais des éléments vacuolaires pénètrent bientôt à son intérieur provenant du grain lui-même et transportés par le cytoplasme. Rien n’indique une formation de novo dans le tube et il est d’autant plus facile de s’en assurer que beaucoup de pollens germent parfaitement bien dans une solution faible de rouge neutre, avec leur vacuome coloré vitalement. À mesure que le tube pollinique s’allonge, le protoplasme resté à l’intérieur du grain se vacuolise par gonflement assez rapide des éléments préexistants.


CHIMIE VÉGÉTALE. — Sur l’identité de la corynanthéine de Karrer et de l’alcaloïde amorphe extrait par Fourneau du Pseudocinchona africana. Note de M. Raymond-Hamet, transmise par M. Delépine.

En 1929, E. Fourneau a extrait, des écorces du Pseudocinchona africana A. Chevalier, deux alcaloïdes nouveaux, le premier qu’il désigna, plus tard, sous le nom de corynanthine, le second amorphe qu’il ne crut point devoir nommer. Du premier qui avait été déjà isolé antérieurement par E. Perrot, il a donné une description assez complète. Quant au second, il s’est borné à faire connaître qu’il était soluble dans l’éther et que son chlorhydrate est « très peu soluble dans l’eau (et) inactif sur la lumière polarisée ».

En 1926, P. Karrer et H. Salomon ont découvert, dans certains résidus de la préparation industrielle de la yohimbine, deux alcaloïdes, l’un cristallisé, l’autre amorphe, dont ils ont fait connaître les caractères et qu’ils ont désignés, le premier sous le nom de pseudo-yohimbine, le second sous celui de corynanthéine.

Enfin, nous avons récemment montré qu’on peut séparer facilement les deux alcaloïdes du Pseudocinchona africana, en traitant la solution aqueuse de leurs chlorhydrates par le chloroforme qui dissout seulement celui de l’alcaloïde amorphe. La solubilité dans le chloroforme d’un chlorhydrate d’alcaloïde étant assez rare, nous avons pensé qu’il y avait lieu de rechercher