SÉANCE DU 7 FÉVRIER 1927. 347
des résultats des deux expériences citées plus haut le montre clairement dans le cas d’une variation de la température.
Les variations de la vitesse de régénération aux différents niveaux du corps relèvent donc de conditions inhérentes à l’organisme. Elles montrent que ces conditions internes se modifient d’une façon continue et dans le même sens d’une extrémité à l’autre de l’axe antéro-postérieur. À ce point de vue, les variations de la vitesse de régénération sont comparables aux variations constatées par Child chez Planaria dorotocephala pour la « fréquence de la tête » (proportion de têtes normales régénérées par un lot de Planaires), variations qui ont pu être rattachées par le biologiste américain à son hypothèse du « gradient métabolique ».
MICROBIOLOGIE. — Sur l’existence fréquente d’une mycose de la rate en Algérie. Note (’) de MM. P.-E. Pinoy et A. Nanta, présentée par M. F. Mesnil.
Dans quelques Notes sur les splénomégalies algériennes, à la Société de biologie et à l’Académie des Sciences, nous avons attiré l’attention : d’une part, sur une bactérie anaérobie très pathogène pour les petits animaux de laboratoire, déterminant chez eux la tuméfaction de la rate, la congestion du foie et des surrénales, avec production d’ascite ; d’autre part, sur l’existence de kystes décrits par certains auteurs comme des concrétions calcaires et que, par analogie avec les Myxobactéries, nous avions rapportés au cycle évolutif de la bactérie (Synbacterium splenomégaliæ).
L’étude d’un cas de splénomégalie au début, observée chez un indigène victime d’un accident, nous a permis de déterminer d’une manière exacte la nature des kystes rencontrés jusqu’ici par nous dans neuf cas sur onze rates enlevées chirurgicalement.
Ces pseudo-kystes représentent : les uns, des organes de fructification ; les autres, des organes ornementaux du périthèce d’un champignon dont l’un de nous a établi le rôle dans la production de mycétomes chez l’homme (Ch. Nicolle et Pinoy) et chez l’Ane (Pinoy et Masson). Il s’agit en effet d’un champignon appartenant au stirpe de Sterigmatocystis nidulans. Nous en avons d’ailleurs obtenu des cultures.
Le nodule de Gamna est un module mycosique et les splénomégalies à nodules de Gamna sont des mycétomes de la rate.
(’) Séance du 31 janvier 1927.
