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se distinguent aisément des tissus anciens par leur pigmentation beaucoup plus faible, et l’époque de différenciation complète de la nouvelle tête est nettement marquée par l’apparition des deux taches oculaires noires, visibles au microscope sur l’animal vivant. L’observation du temps écoulé depuis la section du fragment jusqu’à l’apparition des yeux permet une mesure de la vitesse des processus régénératifs pendant cette première phase de la régénération.
Nous avons étudié méthodiquement les variations de la vitesse de régénération ainsi mesurée avec les différentes conditions internes et externes, en vue d’une analyse précise et quantitative des phénomènes de régénération chez les Planaires. L’objet de la présente Note est de montrer l’influence prépondérante de la place qu’occupait le fragment (niveaux des sections) dans l’individu primitif. Cette influence, entrevue par certains auteurs (Child, 1906, pour Pl. maculata ; P. Lang, 1912, pour Pl. polychroa et Pl. gonocephala), sans être établie de façon précise, a été au contraire niée par d’autres (Randolph, 1897, pour Pl. maculata ; Stevens, 1907, pour Pl. simplicissima et Pl. morgani ; Zweibaum, 1915, pour Polycelis nigra Ehrenb.).
Lorsque des Pl. gonocephala de même provenance, de tailles sensiblement égales, placées dans les mêmes conditions de nutrition, sont décapitées, puis découpées par des sections transversales en un certain nombre (2, 3, 4, 6, 8) de fragments égaux, ces fragments étant ensuite maintenus à l’inanition, à une même température constante et dans les mèmea conditions d’éclairement, on observe, dans toutes les séries d’expériences ainsi conduites, que la régénération des yeux est d’autant plus rapide que les fragments proviennent de régions plus antérieures. Ainsi, dans une expérience choisie à titre d’exemple, les temps de régénération ont été, à une température constante de 20°C, et pour les tiers successifs, de 4 jours et demi (tiers antérieurs), 6 jours et 8 jours. Dans une autre expérience, conduite à 14°, les temps de régénération ont été respectivement de 8 jours, 12 jours et 14 jours.
La vitesse de régénération dépend de nombreux autres facteurs (température, état de nutrition, taille de l’individu primitif, taille relative des fragments, etc.), dont l’action sera précisée ultérieurement ; mais il est à remarquer que, quelles que soient les valeurs attribuées à ces divers facteurs, l’influence de la position des fragments dans l’individu est toujours manifeste et toujours de même sens, pourvu que les différents fragments d’un même animal soient placés dans les mêmes conditions : la comparaison
