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ACADÉMIE DES SCIENCES.

Enfin, des dimensions de ces gouttelettes dépend, comme nous le verrons plus loin, la plus ou moins grande entraînabilité du microbe. Ces hypothèses découlent encore des expériences suivantes.

I. Le Tableau ci-dessous donne le nombre de colonies de B. prodigiosus obtenues par un passage lent de l’air (300- s par minute) à travers s5^ ! de plusieurs liquides de compositions diverses et contenant approximativement le même nombre de germes, toutes les autres conditions d’expérience étant rigoureusement semblables.

Émulsion aqueuse

, , 1, 1. !

Bouillon Emulsion +5p.100 -t-oop.100 -t-op.100 + 15000 + iso» ^150

classique, aqueuse, bouillon, bouillon. sucre. NaOH. alcool. alcool.

Colonies 1 „, fa 5400 14000

2000

(par cm 3).

Ces résultats furent confirmés par de nombreux essais.

II La température à laquelle se fait le barbotage exerce une influence sensible sur l’entraînabilité. Pour une même émulsion, on a trouvé les chiffres suivants correspondant à des températures différentes : à 5o», le nombre de microbes entraînés a ete nul ; à 4o°, il a été de 300 colonies et à 23° de 700.

III On sait, d’après les travaux de M. Lângevin, que les gouttelettes d’eau dont le volume atteint environ -^ de millimètre cube échappent à l’action de la pesanteur : il est rationnel d’admettre qu’en cet état, si elles renferment des microbes suffisamment ténus pour être compris sous ce petit volume, elles doivent être extrêmement mobiles et entraînées par les moindres mouvements de l’air. Pour démontrer le bien-fondé de cette opinion, j’ai construit un tube de verre de M" de longueur plusieurs fois replie sur lui-même et présentant de nombreuses sinuosités : j’ai constate dans les essais que le B. prodegiosus, entraîné d’après la technique exposée plus haut, cheminait jusqu’à l’extrémité de ce tube. Le même résultat, mais dans le sens vertical, a été obtenu en se servant d’un tube d’une hauteur de io m.

IV Le passage de l’air sec ou humide tangentiellemenfà la surface d’un bouillon de culture ou d’une émulsion aqueuse de microbes n’enlève aucun germe. L’entraînement de l’humidité dans ce cas n’implique donc pas l’entraînement des microbes et cela, quelle que soit la variété du mode opératoire que j’ai utilisé. Ces résultats sont en parfaite concordance avec les expériences de nombreux auteurs et aussi avec ce que nous apprend la techniquejournalière.