Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 157, 1913.djvu/1545

Cette page n’a pas encore été corrigée
1545
SÉANCE DU 29 DÉCEMBRE 1913.

La perte des substances extractives dans certains complexes d’albuminoïdes suffit pour modifier leurs caractères de solubilité ou de coagulation. Ces faits indiquent l’importance du rôle de ces substances dans les phénomènes biologiques.

ZOOLOGIE. — Sur l’influence exercée par la fonction reproductrice sur les migrations des Saumons de printemps et d’été. Note de M. Louis Roule, présentée par M. Edmond Perrier.

Les récentes recherches fécondes en résultats, qu’on a entreprises en Europe et aux États-Unis sur les migrations de remonte des Salmonidés en eau douce, ont modifié de beaucoup les notions considérées autrefois comme fondées. On sait aujourd’hui que ces poissons et notamment les Saumons d’Europe (Salmo Salar L.) ne pondent habituellement qu’une fois au cours de leur existence ; une minorité seule est capable de pondre deux ou plusieurs fois. On en est donc venu à se demander si les migrations de montée, qui paraissent entraîner à diverses époques des individus de plusieurs âges, ne seraient pas indépendantes parfois de la fonction reproductrice. Plusieurs auteurs contemporains, par exemple P.-C. Esdaile (igiS), estiment même qu’aucune loi définie ne régit ce phénomène migrateur, et que les Saumons vont et viennent de la mer à l’eau douce selon des convenances personnelles, non pas collectives.

Je me suis attaché à vérifier le fait sur le Saumon de Bretagne, en m’adressant à des individus capturés au moment des montées de printemps et d’été, effectuées après l’époque de la ponte et du frai dans la région considérée. Cette dernière époque cesse, en Bretagne, vers la fin du mois de janvier. Les Saumons qui remontent ensuite, du mois de février jusqu’au plein été, ne se déplacent point, par conséquent, pour pondre ni pour féconder des œufs pondus. On pourrait donc présumer d’eux que leur remonte soit indépendante de la reproduction. La vérification de ce fait doit porter sur l’état des organes sexuels, pour juger si ceux-ci sont en repos ou en activité élaboratrice.

Mes observations ont eu lieu sur cinq exemplaires, deux mâles et trois femelles, capturés à des dates différentes, mais dans une même rivière, l’Ellé (Finistère), afin d’avoir une seule provenance et une base de comparaison.

N° 1 (.6 février i 9 13). Mâle légèrement bécard de la mâchoire inférieure, mesurant 60™ de longueur totale. —Écailles : un centre de phases juvéniles en eau douce ; deux