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SÉANCE DU 29 DÉCEMBRE 1913.

Le premier objet de notre travail a été de séparer, aussi complètement que possible, le groupe des protéines des substances qui les accompagnent en évitant l’emploi classique des doses massives de sels neutres.

Nous avons eu recours aux procédés suivants :

Le plasma dialyse, débarrassé du fibrinogène, est séché dans le vide sulfurique, à la température ordinaire. Le produit finement pulvérisé est épuisé par l’acétone ou l’acétone-éther. Après cet épuisement, les protéines sont déjà séparables par l’eau pure en deux fractions : Tune soluble dans l’eau, .l’autre insoluble. Mais Ja séparation qui en résulte n’est pas satisfaisante, en raison de l’insuffisante extraction effectuée dans ces conditions.

On peut aussi traiter le liquide de- dialyse par l’alcool ou par un mélange de 2 vo1 d’alcool et de i vo1 d’éther, mais les protéines précipitées sont encore imprégnées de cholestéiine et se prêtent mal à toute séparation ultérieure.

Le traitement auquel nous recourrons de préférence est basé uniquement sur l’emploi de l’acétone pure en milieu aqueux.

La dialyse préalable du plasma a éliminé les matières minérales. Le traitement à l’acétone supprime autant que possible les matières grasses, lipoïdes, liées aux protéines. Après ces successives éliminations les protéines deviennent susceptibles de se séparer en deux importantes fractions au contact de l’eau distillée.

Le liquide résultant de la dialyse du plasma est précipité par 2 vo1 à 3 T " d’acétone suivant sa dilution. Dans ces conditions, l’acétone entraîne bien les cf ps gras et lipoïdes, la cholestéiine ; et le milieu reste suffisamment hydraté pour qui les protéines ne soient pas modifiées dans leurs caractères essentiels.

La précipitation des protéines par l’acétone donne un dépôt de grumeaux volumineux. On filtre et on lave ce dépôt sur un entonnoir à vide en utilisan’t comme liquide de lavage l’acétone à 5o pour joo d’eau ; l’acétone est ensuite chassée par un rapide lavage à l’éther.

Le précipité recueilli sur l’entonnoir est broyé au mortier, mis en pâte homogène avec de l’eau, puis étendu pour revenir au volume primitif du plasma. De l’émulsion qui en résulte, on sépare par centrifugation un dépôt qui est lavé à plusieurs reprises, toujours à l’aide de la centrifugeuse Jouan. Au fond des tubes est accumulé un. produit blanc grisâtre surmonté d’une liqueur légèrement colorée en jaune.

Examinons quelques-unes des propriétés générales de ces deux fractions dont nous poursuivons l’étude.

La fraction insoluble dans l’eau ne semble pas homogène ; dans la plupart des cas, elle peut être scindée (surtout lorsque la dialyse sucrée n’a pas été suffisamment prolongée) en deux parties très inégales, par un traitement à l’eau salée (7a topour 100 de NaCI) ; l’une estformée de globulines vraies coagulables à 7o°-fi°, solubies dans l’eau salée ; l’autre, de beaucoup la plus considérable, reste insoluble. Toutes se redissolvent par addition de