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ACADÉMIE DES SCIENCES.

molécules elles-mêmes des liquides purs. Nous avons cherché, dans les expériences que nous allons résumer, à voir si la conclusion de Pockels se vérifiait : nous avons encore employé pour cela des liqueurs mixtes faites de benzoate de calcium et d’aniline, mais en faisant varier la grosseur des particules.

Nous avons préparé nos liqueurs en agitant avec l’aniline la poudre cristalline (par exemple o« 2 dans ôo™ 3) et en abandonnant le tout au repos. Bientôt le plus grand nombre des particules et surtout les plus grosses tombent au fond du flacon et y forment un dépôt le plus souvent adhérent. C’est le liquide limpide qui surnage qu on prélève par décantation (*), après un repos plus ou moins long, pour en remplir la cuve servant aux expériences.

On obtient ainsi des liqueurs, non seulement plus ou moins riches, mais renfermant des grains qui en moyenne sont plus ou moins gros. Le champ magnétique seul fournit un premier moyen de classer les diverses liqueurs d’après ces dimensions des particules : la biréfringence magnétique d’une liqueur mixte tend plus ou moins rapidement vers une saturation. Cette saturation est beaucoup plus vite atteinte avec les liqueurs mixtes à grosses particules pour lesquelles les mouvements browniens ont une importance

relative moindre.

Un autre procédé de classification que nous avons employé concurremment consiste à suivre la vitesse avec laquelle la biréfringence magnétique s’établit ou disparaît lorsqu’on crée ou lorsqu’on supprime le champ magnétique. Dans les deux cas, ces vitesses sont accessibles à l’expérience, mais les mesures sont plus faciles et plus sûres lorsqu’on observe les effets de la suppression du champ. En notant alors, en fonction des temps, une série de valeurs décroissantes de la biréfringence résiduelle, on peut construire une courbe parfaitement régulière. L’examen de telles courbes de relaxation (2) conduit’ à des résultats d’accord ave c les prévisions ;

(i) Nous aurions voulu nous servir de la centrifugation pour séparer méthodiquement les granules d’après leurs dimensions. Nous avons rencontré la difficulté que Perrin n’avait pu surmonter que par un choix convenable du liquide : les particules ont floculé en formant des amas visibles par transparence au microscope..

(*) Ces courbes de retour au zéro sont en effet analogues à celles désignées sous ce nom par divers physiciens, de Metz en particulier, qui ont suivi la disparition graduelle de la biréfringence acquise par certains liquides sous des actions mécaniques ou électriques. Ces liquides (vernis, etc.) renferment précisément des part.cules en suspension et la même théorie est sans doute applicable à ces divers cas. Il serait unie, pour vérifier la théorie du retour au zéro, d’obtenir des liqueurs renfermant des particules toutes de même taille.