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SÉANCE DU 22 DÉCEMBRE 1913.

constaté, avec la poudre de cuivre à 290°, Knœvenagel et Heckel, ainsi qu’il a été indiqué plus haut. Nous avons vérifié directement que les vapeurs de benzhydrol, dirigées à 350° sur une colonne de cuivre réduit, fournissent, avec un faible dégagement gazeux, de l’eau, de la benzophénone et du tétraphényléthane.

6. D’autre part, l’action du benzhydrol sur lui-même correspond à une élimination d’eau, et nous avons vérifié qu’elle peut être déterminée par les catalyseurs de déshydratation agissant sur les vapeurs de benzhydrol.

Les vapeurs de benzhydrol, passant à 420° sur une colonne de thorine, fournissent, sans dégagement d’hydrogène, de l’eau et un mélange liquide que la distillation sépare immédiatement en trois parties, l’une passant de 260 à 275°, constituée par du diphénylméthane presque pur ; l’autre, passant de 290 à 320°, contient, du benzhydrol et de la benzophénone ; la troisième, qui reste à 320° dans le ballon, se prend en cristaux de tétraphényléthane fondant à 21 1°.

7. Nous ne pouvons nous empêcher de rapprocher cette réaction du benzhydrol sur lui-même de celle qui a été récemment indiquée par Schmidlin et Garcia Banus (’), action de l’éthanol sur le benzhydrol en solution sulfurique, qui donne lieu à la déshydrogénation de l’éthanol en aldéhyde en même temps qu’à l’hydrogénation du benzhydrol en diphénylméthane. Dans la réaction du benzhydrol seul, le rôle de l’éthanol vis-à-vis du benzhydrol se trouve rempli par le benzhydrol lui-même, ramené à l’état de benzophénone.

Nous avons pensé que la réaction de Schmidlin pourrait être accomplie en remplaçant comme déshydratant l’acide sulfurique par la thorine agissant à titre de catalyseur sous une température élevée. C’est ce que l’expérience a pleinement vérifié.

Quand on dirige sur une traînée de thorine à 420 le mélange de vapeurs de benzhydrol et d’un excès d’alcool méthylique, on obtient une réduction sensiblement totale du benzhydrol en diphénylméthane, immédiatement cnstallisabte, après une seule distillation, en cristaux fondant à 27. À cette température, le méthanal engendré est totalement scindé en produits gazeux.

De la même manière, le mélange des vapeurs de benzhydrol et d’étbanol, passant à 420 sur la thorine, fournit, à côté d’aldéhyde, d’eau et de pro (’) Schmidun et Garcia Banus, Ber. c/iem. Ges., t. X.LV, 1912, p, 3188.