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ACADÉMIE DES SCIENCES.

Ces nouvelles recherches confirment donc la réalité de l’action favorisante que possède V agitation lente et continue des bouillons où le Bacillm anthracis est ensemencé sur le développement de ses cultures. Quant au peu de tendance à précipiter de celle-ci, elle semble résulter moins de leur richesse en éléments microbiens que des modifications apportées par cette agitation et à ces éléments qui, quoique toujours virulents, paraissent avoir une moindre densité et à leur substratum dont la plus grande viscosité provient, sans doute, de quelque produit bacillaire ainsi mis en liberté.

Un autre fait en augmente encore l’intérêt : c’est que cette action si spéciale de l’agitation des bouillons nutritifs sur le développement du Bacillm anthracis ne lui est pas particulier. Elle se fait également sentir, de façon aussi nette, sur d’autres microbes non aérobies, mais encore anaérobies, tels que ceux du choléra, de la fièvre typhoïde, de la diphtérie, du pus bleu, de la morve, de la dysenterie, du tétanos, de la pseudo-tuberculose du lapin, du charbon symptomalique et de Vérysipèle.

Il résulte effectivement des recherches que j’ai effectuées à cet égard, de novembre 1912 à juillet i 9 13, que le rapport entre le volume des corps microbiens fournis, après centrifugation, par les cultures agitées de ces bactéries et celui donné, toutes autres conditions étant égales, par les cultures ordinaires est de :

2 pour 1, pour le choléra, le charbon symptomalique, la dysenterie et

Vérysipèle ;

3 pour 1, pour la morve, le tétanos, la fièvre typhoïde et la pseudo-tuberculose du lapin ;

4 pour 1, pour le bacille pyocyanique ;

5 pour 1, pour la diphtérie.

De même encore, les cultures agitées de ces microbes offrent des caractères semblables à ceux que possèdent celles du Bacillus anthracis : éléments microbiens granuleux se colorant mal, précipitant lentement, etc.

Et maintenant puisque, contrairement à ce qu’on aurait pu croire a priori, cette agitation lente et continue des cultures liquides se fait sentir tout autant sur les microbes anaérobies que sur ceux dont le développement exige la présence de l’oxygène, et par conséquent, exclut, pour l’expliquer, l’influence d’une meilleure aération des milieux ainsi traités, ce que déjà, du reste, mes premières recherches avaient mis en évidence ; à quoi est due cette action favorable du mouvement ? Il est, dès à présent, difficile de le dire. Toutefois, on peut supposer qu’elle reconnaît une utili-