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SÉANCE DU 22 DÉCEMBRE 1913.

réduction, permettrait de considérer comme effectuée la synthèse des pigments anthocyaniques à partir des éléments.

J’aurai l’occasion de revenir sur cette question dans une prochaine Note, en faisant connaître de nouveaux faits permettant d’établir une théorie du mécanisme de la formation des pigments jaunes, rouges, violets et bleus, basée, non plus sur des hypothèses, comme toutes les explications qui ont été proposées jusqu’ici par de nombreux auteurs et par moi-même d’ailleurs, mais uniquement sur des faits nettement établis.

On peut conclure de cette partie de mes recherches que le pigment jaune, qui se forme dans les feuilles vertes de Vigne-vierge pendant la période de végétation active, peut être obtenu expérimentalement, en dehors de V organisme, par oxydation du pigment anthocyanique rouge des feuilles d’automne.

Ce résultat complète celui dont j’ai antérieurement rendu compte : production expérimentale du pigment anthocyanique rouge par réduction du pigment jaune naturel.

BIOLOGIE AGRICOLE. — Études sur les pailles de Blé. Note de MM. L. Blarixghbm et E. Miège, présentée par M. E. Roux.

Les botanistes et les agronomes distinguent nettement, dans leurs classifications des Blés cultivés, les Engrains, lesÉpeautres, les Blés durs des autres espèces, sans doute à cause de la grande fixité d’un petit nombre de caractères distinctifs qu’ils résument en diagnoses courtes et précises. Il n’en est plus de même des Blés appartenant aux espèces vulgare, compactum, dicoccum, turgidum, etc. ; les limites de ces groupes varient selon les auteurs, et, malgré les remaniements incessants des classifications au cours du siècle dernier, il subsiste actuellement encore bien des doutes sur la valeur spécifique de ces grandes subdivisions. Il est fort intéressant de montrer que les hésitations rencontrées dans la comparaison des épis se retrouvent dans l’étude des pailles ; on pourra peut-être ainsi en déceler les causes.

En plus des formes anomales et peu cultivées appelées Blé de Miracle {Triticum compositum L.) et Blé de Pologne {Tr. polonicum L.), les anciens agronomes et classificaleurs distinguaient quatre types : le Blé ordinaire ou Froment, le Blé dit anglais ou Poulard, l’Épeautre et l’Engrain. Linné (1753) divisa le premier groupe en deuxespèces, Tr. œstivum (d’été) et Tr. hybernum (d’hiver), et donna aux autres des