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ACADÉMIE DES SCIENCES.

Cette formule, dans laquelle on considére R et φ comme variables, représente une onde sphérique issue du point O, dont amplitude décroît (dans la région de espace φ > α) sur la surface même de l’onde suivant une loi exponentielle. Cette onde peut donc s’appeler légitimement onde sphérique inhomogène.

L’existence de ces ondes est facile à constater par le dispositif suivant : On porte sur l’hypoténuse d’un prisme à réflexion totale une goutte de solution de fluorescéine ; on fait tomber de la lumiére sur cette goutte qui devient fluorescente et l’on observe de près, les yeux accommodés sur l’infini, la surface du cône de la réflexion totale. Il apparaît alors que l’intensité lumineuse n’est pas nulle a l’extérieur du cône, mais au contraire perceptible à l’œil. Cela tient à ce que les centres lumineux, situés à proximité de la surface du verre, envoient de la lumiére dans la région de l’espace extérieure au cône et ils en envoient d’aulant plus qu’ils sont plus près de la surface.

Il est à remarquer que ces ondes inhomogènes, tout en trahissant la présence d’un objet lumineux, même si cet objet est regardé du second milieu sous un angle supérieur a celui de la réflexion totale, ne peuvent former qu’une image dont l’épaisseur est nulle dans la direction de la normale a la surface de séparation.

Le problème traité ici par des moyens élémentaires peut être posé dans le cas où la source lumineuse est un double pôle de Hertz. Il s’agit alors de déterminer les lois de réflexion et de réfraction des ondes qui sortent du double pôle ; la solution peut s’obtenir en utilisant, sous une forme précise, le principe du retour inverse des rayons lumineux. Nous nous en occuperons, ainsi que de quelques autres phénoménes optiques s’y rattachant, dans un prochain travail plus détaillé.


PHYSIQUE. — Sur la preuve de la réalité de l’éther lumineux par l’expérience de l’interférographe tournant. Note de M. G. Sagnac, présentée par M. E. Bouty.


Dans les Comptes rendus du 27 octobre dernier (p. 708 de ce Volume), j’ai montré qu’un interférographe dont le circuit optique entoure une certaine aire, et qui tourne dans le plan de ce circuit, enregistre son mouvement d’ensemble par rapport à l’éther du vide.