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bétique, énoncée par Ed.Suess, ne me semble pas douteuse, est caractérisée dans sa partie la plus occidentale par un régime de dômes qui s’inclinent visiblement vers le détroit pour se relever ensuite sur le Continent espagnol, et cet abaissement d’axe est de plus de 1200m sur une étendue de 6okm, entre le Djebel Kelti et le Djebel Mocça.

L’effondrement du détroit de Gibraltar se serait donc produit dans la partie de plus faible altitude de cette zone d’ennoyage.

L’étude des dépôts pliocènes vient à l’appui de cette interprétation. Il est remarquable de constater en effet que, sur les deux versants de la chaîne du Rif dans le voisinage du détroit, la base des sédiments plaisanciens se trouve à une très faible altitude, à une dizaine de mètres au-dessus du niveau de la mer à Tétouan, au Cherf el Agab et au plateau du R’arbya. Or, si l’on s’éloigne vers le Sud, on voit les mêmes dépôts se relever constamment pour atteindre dans la Chaouïa plus de 100m d’altitude, et les mêmes faits se constatent vers l’Est, sur les côtes d’Algérie.

Comme on le voit, les observations relatives à la question qui fait l’objet de cette Note sont encore peu nombreuses, mais elles méritent d’être prises en considération et démontrent suffisamment que c’est au Maroc qu’il faut rechercher la solution des problèmes les plus intéressants qui s’attachent à l’histoire de la Méditerranée occidentale.

SPÉLÉOLOGIE. — Grotte de la Bosse, commune de Morëe (Loir-et-Cher). Note de MM. ARMAND VIRÉ et ANDRÉ PIÉDALLU, présentée par M. Edmond Perrier.

En 1902, M. le Dr Piédallu, père de l’un de nous, faisait creuser un puits dans une de ses propriétés, à la Bosse, commune de Morée (Loir-et-Cher).

A 15m de profondeur, les ouvriers rencontrèrent une première ouverture donnant accès dans une petite cavité artificielle (souterrain-refuge). A 3om une nouvelle cavité, naturelle celle-là, fut atteinte. Enfin l’eau se montra à la profondeur de 33m.

C’est cet ensemble que nous sommes allés étudier ces jours derniers. Nous ne parlerons ici que de la cavité naturelle, l’autre rentrant plus tôt dans le domaine de l’Archéologie.

Le sol est en ce point la craie de l’étage turonien.

Nous connaissons fort peu de cavités souterraines creusées dans la craie, sénonienne ou turonienne. On ne peut guère citer que la très curieuse exploration faite par