Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 140, 1905.djvu/1178

Cette page n’a pas encore été corrigée

ment,[1] en complétant des résultats antérieurs obtenus par lui-même et par M. Larmor,[2] que la théorie des électrons prévoit de manière complète et pour tous les ordres d’approximation l'impossibilité de mettre en évidence par des mesures statiques, observation de positions d’équilibre ou de franges noires en optique, le mouvement d’ensemble d’un système d’électrons si l’observateur est entraîné avec lui. Le raisonnement suppose que toutes les actions intérieures au système sont d'origine électromagnétique, et démontre que dans ce cas le système entraîné subit dans le sens du mouvement une contraction qui multiplie toute dimension linéaire parallèle au mouvement par , si est le rapport de la vitesse d’entraînement à la vitesse de la lumière, les dimensions restant inaltérées dans toute direction perpendiculaire.

L’application de cette théorie au mouvement de la Terre oblige à supposer que les forces élastiques ou de cohésion qui déterminent la configuration des appareils de mesure sont d’origine électromagnétique ou se comportent comme telles, la même conclusion ne s’imposant pas pour la gravitation, qui ne joue aucun rôle appréciable dans les expériences tentées jusqu'ici.

II. Soit qu’on la considère comme une conséquence de l’origine électromagnétique des forces de cohésion ou comme une liaison imposée aux systèmes matériels, la contraction parallèle au mouvement suffit pour expliquer de manière complète le résultat négatif d’une expérience récente de MM. Trouton et Noble,[3] d’après laquelle un condensateur plan, chargé électriquement et suspendu à un fil de torsion, conserve une position d’équilibre invariable quand la direction du mouvement de translation de la Terre se déplace par rapport au plan vertical des plateaux. La théorie prévoit que si le condensateur garde une configuration invariable il doit au contraire tendre à s’orienter avec ses plateaux parallèles au mouvement.

Le raisonnement suivant montre que cette tendance disparaît de manière complète si l’on admet la contraction de M. Lorentz comme une liaison imposée au système, et permet de localiser dans le condensateur lui-même, abstraction faite du système de suspension, la cause compensatrice du couple prévu en l’absence de contraction.

  1. H. A. Lorentz, Akad. v. Wetensch te Amsterdam, 23 avril 1904.
  2. J. Larmor, Aether and Matter.
  3. Trouton and Noble, Phil. Trans., A. t. CCIl 1903, p. 165.