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A une même distance de la source, l'effet métal par unité de surface est fixe et indépendant de l'inclinaison sur le rayon. Quand la distance à la source varie, l'effet métal par unité de surface varie comme l'inverse du carré de la distance.

VI. L'influence de la pression sur la vitesse de décharge a été reconnue et étudiée par MM. Benoît et Hurmuzescu, mais comme alors on ignorait l'existence et l'importance de l'effet gaz, la loi qu'ils ont tirée de mesures excellentes ne peut être conservée : par exemple, pour l'air, il faut retrancher de chaque ordonnée de leur courbe un terme proportionnel à la pression, terme qui pour la pression atmosphérique est supérieur à la moitié de cette ordonnée. cette correction faite, la proportionnalité à la racine de la densité ne se vérifie pas : la courbe obtenue semble présenter un maximum au voisinage de 1/2 atmosphère, puis s'abaisser lentement jusqu'à 3/2 atmosphère. J'ai de même étudié l'influence de la pression dans l'hydrogène, pour lequel l'effet gaz est faible et donne lieu à une correction presque insignifiante. J'ai, pour le zinc, obtenu une courbe constamment croissante, sauf peut-être un palier entre 60 cm et 77 cm. Bref, je n'ai pas vu de loi simple.

VII. Là même correction relative à l'effet gaz est à faire quand on compare, à une même pression et pour un même métal, les effets métal dans des gaz variés : si, par exemple, on fait pour l'hydrogène et l'air les corrections voulues, on trouve quo pour le zinc cet effets métal sont entre eux comme 1 et 1,15 et ne sont pas proportionnels aux racines des densités.

VIII. Essayons de rassembler tous ces faits : L'effet gaz s'explique bien si l'on admet qu'en chaque point de leur parcours dans le gaz les rayons X libèrent des quantités égales d'électricité positive et négative, mobiles le long des tubes de force qui les contiennent. Abandonnant le nom provisoire d'effet gaz, et pour rappeler qu'il y a là une séparation d'électricités liée à la nature de la matière, je propose d'appeler ionisation cubique l'altération ainsi produite; pour une même source, l'ionisation varie d'un gaz à l'autre, en sorte qu'il y a lieu de définir des coefficients d'ionisation cubique dont les rapports, facilement mesurables, sont des constantes physiques. De même, l'effet métal s'explique bien en supposant qu'au contact d'un conducteur et d'une façon variable avec la nature du conducteur et avec la pression, l'ionisation du gaz est très intense; je propose d'appeler ce phénomène ionisation superficielle du gaz au contact du conducteur. Le coefficient d'ionisation superficielle pour un gaz et un métal donnés est fixé quand on a choisi le gaz pour lequel le coefficient d'ionisation cubique est 1. Ces nouveaux coefficients seraient des constantes physiques au même titre que les tensions superficielles ou les forces électromotrices de contact.

IX. La loi générale des décharges par les rayons X peut être maintenant formulée : la quantité d'électricité positive perdue dans le temps dt