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» Il y aurait lieu d’étudier aussi si, au moyen d’ascensions en ballon, à grande hauteur, on ne pourrait pas, au moyen de dispositions instrumentales convenablement combinées, obtenir, surtout par la photographie, des constatations du genre de celles dont je parle, quand les conditions atmosphériques s’annoncent défavorables. »


MÉCANIQUE PHYSIQUE. — Sur l’explication physique de la fluidité ;
par M. J. Boussinesq.


» La publication par M. Marcel Brillouin, vers la fin d’un article sur la plasticité et la fragilité des corps solides inséré dans le dernier Compte rendu (p. 1056), de certaines idées concernant l’explication de la fluidité, m’engage à publier également ici quelques notes assez analogues, sur le même sujet, du Cours de Mécanique physique que je professe depuis 1886 à la Faculté des Sciences, Cours dont la première Partie seule, où se trouve indiquée l’explication corrélative de l’élasticité des solides (p. 83), a paru chez MM. Gauthier-Villars, en juillet 1889, sous le titre : Leçons synthétiques de Mécanique générale, servant d’introduction au Cours de Mécanique physique de la Faculté des Sciences de Paris. Quoique le but de cette première Partie ne me permît pas d’y entrer dans les détails, on peut y voir cependant, déjà développée (pp. 72 à 77, 83 à 84, 105 à 107, etc.), une pensée qu’a eue de son côté M. Marcel Brillouin et qu’il exprime ainsi à la page citée (1056) des Comptes rendus : « Il ne faut plus regarder les molécules comme immobiles dans l’état d’équilibre, ni comme obéissant exclusivement aux déplacements d’ensemble que définissent les équations de l’élasticité, mais comme animées de mouvements indépendants, d’amplitude petite dans les vrais corps solides, suffisante néanmoins pour que les actions mutuelles moyennes soient un peu modifiées. » Or mes notes encore manuscrites, relatives à la fluidité, contiennent de même le développement de la phrase suivante de M. Brillouin : « Dans les liquides, ces mouvements de progression, que montre d’ailleurs suffisamment la diffusion, seront assez rapides et assez étendus pour rétablir instantanément l’isotropie troublée… » Voici ces notes, qui ont fait déjà plusieurs fois l’objet de mon enseignement à la Sorbonne, notamment durant le premier trimestre de 1887 et à la fin de 1889 :

» Les fluides sont, par définition (pour le géomètre), des corps isotropes ayant comme propriété caractéristique de recouvrer spontanément leur isotropie après toutes les déformations possibles, et même de la garder à fort peu près durant ces