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protubérances. Après le mois d’avril, le nombre diurne des protubérances s’est réduit aux proportions des nombres trouvés en janvier et février. »


PHYSIQUE MOLÉCULAIRE. — Sur un nouvel appareil pour l’étude du frottement des fluides. Note de M. Couette, transmise par M. Lippmann.

« Deux méthodes expérimentales ont été employées jusqu’à ce jour pour l’étude du frottement des fluides. Or, la méthode de Coulomb, ou des oscillations, ne se prête qu’à un calcul approximatif fondé sur la condition que les oscillations soient très lentes. La méthode de Poiseuille, ou de l’écoulement dans les tubes, vérifie la théorie de Navier pour les tubes très fins et les écoulements lents, et semble la contredire dans les autres cas. Elle est d’ailleurs d’une application difficile au gaz, à cause de la détente qui s’accomplit pendant l’écoulement dans des conditions thermiques mal déterminées.

» J’ai donc essayé de réaliser une troisième méthode, indiquée en 1881 par le Dr Margules[1] et qui permet : 1o de contrôler la théorie de Navier, en faisant varier les vitesses relatives des différentes parties du fluide entre des limites très étendues ; 2o d’opérer sur les gaz à pression constante.

» Je ne puis décrire ici que très sommairement l’appareil que j’ai fait construire chez M. Ducretet et que j’ai installé au laboratoire de M. Lippmann. Un cylindre de cuivre a est animé, par un moteur Gramme, d’un mouvement de rotation uniforme autour de son axe qui est vertical. Ses tours s’inscrivent sur un enregistreur de M. Marey. Un second cylindre B est soutenu par un fil de torsion à l’intérieur de a et conaxialement avec lui. Deux cylindres de garde fixes prolongent la surface de B, qu’on peut ainsi considérer comme découpée dans un cylindre indéfini. Le fluide, qui est entre les cylindres a et B, est entraîné par a et entraîne lui-même B ; mais on ramène B à sa position primitive en tordant le fil, d’un angle qu’on mesure[2].

» Un calcul facile et rigoureux déduit des équations de Navier la formule

(1)
  1. Wiener Berichte, 2e série, t. lxxxiii, p. 588.
  2. En 1882, M. B. Élie a fait tourner une sphère dans une sphère concentrique suspendue à un bifilaire (Journal de Physique, 2e série, t. i, p. 224).