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que M. Wolf vient de publier à ce sujet dans le Bulletin astronomique, ont attiré de nouveau l’attention sur les hypothèses cosmogoniques. J’ai cru intéressant de faire ressortir une conséquence de la théorie de Laplace qui m’est venue à l’idée à la suite d’une conversation avec M. Flammarion, et qui, quoique fort simple, ne me paraît pas avoir été remarquée. En 1864, le professeur David Trowbridge avait déjà appelé l’attention sur la condensation centrale très forte que devait posséder vers son centre la nébuleuse primitive, mais les résultats que nous allons développer paraissent lui avoir échappé.

» Si la nébuleuse solaire s’était condensée de manière à rester semblable à elle-même, son moment d’inertie aurait varié proportionnellement au carré du rayon équatorial, et, le moment des quantités de mouvement devant rester constant, on aurait eu aux deux époques d’abandon de deux anneaux successifs

» Mais, d’après la troisième loi de Kepler, on a au contraire

» Cette valeur étant plus petite que la précédente et le produit restant constant dans tous les cas, il faut que soit plus grand que si la distribution des densités était restée la même. Or il est bien évident que, pour une même masse et un même rayon, sera d’autant plus petit que la condensation vers le centre sera plus prononcée. Il faut donc que dans la nébuleuse de Laplace, non seulement la condensation centrale n’ait pas fait de progrès depuis la formation de la première planète, mais qu’au contraire la distribution des densités y soit devenue de plus en plus uniforme. On remarquera que cette marche des phénomènes est exactement l’opposé de celle qu’admet M. Faye.

» En prenant pour unités le rayon de l’orbite terrestre, la masse du Soleil et le jour moyen, le moment total des. quantités de mouvement du Soleil supposé homogène (ce qui en exagère la valeur) est égal à

» Celui de l’ensemble des planètes est