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Cette disposition évite toute surveillance, puisque, si la pression, pour une cause ou pour une autre, pouvait dépasser la limite qui lui est assignée, le gaz s’éteindrait.

J’ai opéré la contre-pression par un poids et non par un ressort quelconque dont l’élasticité toujours variable peut devenir une cause d’accident. On pouvait craindre a priori qu’une faible membrane de caoutchouc ne résistât pas à la pression, qui peut être considérable. La pratique a montré qu’il n’en était rien. D’abord, l’appareil étant placé à distance, la membrane reste froide ; d’un autre côté, les pressions qu’elle supporte, étant égales sur ses deux faces, s’annulent sans pouvoir la détériorer. Cet appareil si simple m’a rendu de grands services. J’ai pu chauffer une petite marmite dePapindans laquelle je faisais réagir deux liquides à haute pression, en évitant tout danger d’explosion et toute surveillance. Ce dispositif pourra servir à plus d’un chimiste. Je cite, en terminant, une application industrielle de ce régulateur, faite dans les ateliers de mon habile constructeur, M. V. Wiesnegg.

Il s’agissait de comprimer de l’air à une pression constante de 100 mm de mercure pour alimenter les chalumeaux de l’atelier. Ce résultat a été obtenu en entraînant l’air par un jet de vapeur.

Le mélange traverse un serpentin refroidi où la vapeur d’eau se condense.

La chaudière est chauffée au gaz, et, grâce à mon régulateur, la pression y est maintenue absolument fixe, quel que soit le débit.

Ce mode de chauffage, en supprimant l’ouvrier chauffeur, n’est pas plus coûteux pour ces petites applications que le chauffage au charbon. On n’use, en effet, de combustible que proportionnellement à la quantité de vapeur dépensée, et on a l’immense avantage d’avoir un instrument toujours prêt à fonctionner.

M. Wiesnegg construit sur ce principe un petit modèle de soufflerie à vapeur chauffé au gaz (fig. 2), qui a déjà rendu de grands services, grâce à sa mobilité et à sa parfaite régularité. Lorsqu’une chaudière doit être maintenue en pression de manière à être prête à fonctionner à chaque instant, ce qui est le cas des pompes à incendie à vapeur, c’est certainement le moyen le plus simple d’obtenir le résultat désiré, en supprimant l’ennui de toute surveillance et la possibilité de toute explosion. »

G. R., !^8o. 2 e Semestre. (T.XCI, N° 26.)

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