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PHYSIQUE. — Sur l’influence de la pression dans les phénomènes d’endosmose et d’exosmose. Mémoire de M. Becquerel. (Extrait.)

« Les phénomènes d’endosmose, d’exosmose, de diffusion et de dialyse sont dus à diverses causes qui ont été le sujet de recherches importantes de la part de Dutrochet, de Graham, de M. Liebig et d’autres physiciens et chimistes qui ont déterminé la part contributive de chacune d’elles dans la production des effets observés ; mais ils n’ont pas pris en considération toutes les conditions qui interviennent dans cette production, et notamment : 1o la pression qui exerce son action aussitôt que l’endosmose a élevé le niveau de l’un des liquides au-dessus de celui de l’autre, d’où résulte une filtration, au travers de la cloison séparatrice, du liquide le plus pressé vers celui qui l’est moins, et dont les effets paraissent soumis à des lois simples, comme on va le voir ; 2o la formation d’un composé insoluble résultant de la réaction des deux liquides l’un sur l’autre, quand cela a lieu, cas qui n’avait pas encore été examiné ; 3o l’action des courants électrocapillaires résultant de cette même réaction, et dont j’ai déjà entretenu l’Académie dans plusieurs Mémoires.

» On a commencé par donner une analyse très-succincte des recherches de Dutrochet et de Graham, ainsi que de celles de Magnus et de M. Liebig, sur l’endosmose, afin de mieux établir la relation des effets qu’ils ont observés, avec ceux dont il va être question et qui sont relatifs à l’influence qu’exerce la pression sur la filtration qui a lieu à travers une cloison capillaire, influence qui se fait sentir dans les phénomènes d’endosmose et d’exosmose, ainsi que dans les effets résultant de la circulation des liquides dans les tissus des corps vivants, et notamment du sang dans les artères et les veines. Deux appareils ont été établis pour exercer des pressions s’élevant jusqu’à 2500 millimètres d’eau ou d’un autre liquide et ont été pourvus d’un cathétomètre qui permet de déterminer avec une grande exactitude la hauteur des colonnes liquides. On a pris successivement pour diaphragme le papier-parchemin, la vessie et un vase poreux en porcelaine dégourdie. Les résultats obtenus montrent que les rapports entre les quantités de liquide écoulé et les pressions moyennes sont constants, c’est-à-dire que, quel que soit le liquide, l’écoulement est proportionnel à la pression moyenne, pendant un temps donné, sans en excepter l’alcool.

» On a reconnu que, pendant la filtration, la paroi extérieure du vase poreux ou du tissu capillaire se recouvre de bulles de gaz provenant de l’air contenu dans l’eau et le diaphragme, lequel se dégage en traversant le