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l’écriture authentique de Galilée, ne ressemblait pas tout à fait à celle qu’il croyait vraie, il persiste néanmoins dans le projet d’en envoyer la photographie à Florence. Pourquoi cette persistance ? C’est peut-être d’abord parce qu’il n’avait pas confiance dans mes appréciations ; ensuite parce qu’il avait promis de le faire, et qu’il n’a jamais manqué à une promesse de ce genre ; et enfin parce qu’il voulait faire voir une fois de plus que, bien loin de tenir cachées, comme on semble l’en accuser, les Pièces de sa Collection quelles qu’elles soient, il fait tous ses efforts pour les montrer, pour les multiplier autant que possible, afin qu’elles deviennent l’objet d’une appréciation générale, calme, consciencieuse et éclairée. Mais avant que la Commission de Florence fût réunie, instruit par quelques mots d’une Communication faite à M. Le Verrier par M. Govi, que ce savant italien, qui a si souvent manié les manuscrits de l’illustre Florentin, ne retrouvait pas dans la Pièce reçue les caractères d’une écriture qu’il connaît si bien, sachant d’ailleurs alors que dans sa Collection se trouvent des copies, et qu’il pouvait bien en avoir envoyé une, il fait de nouvelles recherches, et trois jours après avoir eu connaissance de l’impression exprimée par M. Govi, il me montre quatre Pièces qui se rapportent d’une manière beaucoup plus parfaite à l’écriture de Galilée, et trois traductions en français écrites de la même main. Il fait immédiatement photographier une de ces pièces, celle qui, portant pour indication : minute à garder, lui semble celle qui a précédé les autres, et l’adresse immédiatement à M. Carbone. Il s’est trompé, il reconnaît son erreur et la rectifie sur-le-champ. Que pouvait-il faire de mieux ? Cette Pièce est depuis quelque temps arrivée à Florence et peut-être au moment où nous en parlons cette Commission l’a soumise à un examen aussi complet et aussi consciencieux que le précédent. Elle montrera ainsi une fois de plus combien elle tient à cœur d’apporter à la découverte de la vérité, la seule chose que nous cherchons tous ici, son concours si utile et si apprécié de l’Académie dans cette question. Puisque cette Commission doit dire bientôt ce qu’elle pense de cette nouvelle Pièce, ne convenait-il pas dès lors, avant de reprendre ce sujet, d’attendre le résultat de ce nouvel examen.

» Le motif qui guide notre confrère M. Le Verrier en lui faisant préciser les dates, faire toutes ses réserves, et prendre acte que M. Chasles a dit qu’il ne savait pas avoir ces copies, est facile à apprécier. Il semble croire que le Français auteur ténébreux de la maladroite copie faite sur Albéri, instruit des erreurs qu’on lui reproche et se faisant aider cette fois par un complice versé dans la connaissance précise de l’ancienne orthographe italienne, a frauduleusement glissé ces Pièces dans les cartons de notre confrère. Elles