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transmise à la manufacture peut aller au delà de 100 chevaux, et la machine fonctionne depuis près de quatorze ans dans le royaume de Naples. »

La Lettre de M. Fourneyron est renvoyée, à titre de pièce à consulter, à la Commission chargée de l’examen de la Note lue le 5 octobre par M. de Polignac. La réclamation de M. Guibal est également renvoyée à cette Commission.

physiologie pathologique. — Note sur les effets de l’électrisation sur l’exaltation de l’ouïe dans la paralysie faciale ; par M. Landouzy(i).

« J’ai fait part à l’Académie, il y a quelques années, d’un fait qui est entré aujourd’hui dans le domaine de l’observation générale : à savoir que, dans la paralysie faciale indépendante de lésion cérébrale, l’ouïe est notablement exaltée, au lieu d’être diminuée comme l’enseignaient tous les traités de pathologie. Entre autres déductions pratiques qui découlaient de ces nouvelles données, se trouvait le diagnostic différentiel des lésions du cerveau, du nerf auditif, du nerf facial, du nerf moteur tympanique. En effet, si l’ouïe est diminuée dans l’hémiplégie faciale, il y a lésion cérébrale ou lésion du nerf auditif ; si elle est augmentée, il y a simple paralysie du nerf facial ou du nerf moteur tympanique ; si elle reste la même, il y a paralysie du nerf facial seul, sans paralysie du nerf intermédiaire.

Bien que j’aie envisagé cette question plutôt sous le point de vue clinique que sous le point de vue physiologique, je devais cependant chercher à vérifier par des expériences directes l’explication que j’avais donnée de ces phénomènes. En d’autres termes, il s’agissait de prouver par la voie expérimentale que l’exaltation de l’ouïe dépend, dans l’hémiplégie faciale, de la paralysie du muscle interne du marteau. Or j’ai pu résoudre, il y a plusieurs années, ce problème de la manière la plus catégorique.

Un jeune homme de vingt ans était venu me consulter pour une paralysie faciale qu’il avait gagnée le matin même, en se promenant, au sortir d’un bal, et par un vent frais, au bord de la rivière. L’exaltation de l’ouïe était portée au plus haut point, et la détonation d’un pistolet produisait une

(j) La Note de M. Landouzy, présentée à la séance du 15 février, a été mentionnée dans le Compte rendu de cette séance ; mais, par suite d’un malentendu, elle l’a été d’une manière très-incomplète. Nous reprenons ici, du texte supprimé, la partie nécessaire pour donner une idée de l’objet principal de la communication, c’est-à-dire des effets du galvanisme sur l’exaltation de l’ouïe.