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ger, s’il est à jeun. Les antennes sont insensibles et immobiles, pourvu que la section comprenne aussi la racine des pédoncules.

» Si l’on enlève un seul lobe cérébral, on produit le même résultat que précédemment : seulement on ne paralyse que l’antenne du côté de la lésion ; l’autre antenne est douée d’une sensibilité plus vive et agitée par des mouvements plus rapides. Le fait qui précède montre que chaque nerf antennaire a son origine réelle dans chaque lobe correspondant. Mais peut-on dire dans quelle partie du lobe ? Voici ce que donne l’expérience : en enlevant le tiers, la moitié même d’un lobe, l’antenne reste sensible et mobile ; elle ne devient insensible et immobile qu’à la condition que la lésion atteigne la région la plus profonde, presque à la racine pédonculaire.

» Un fait nous a toujours frappé : c’est qu’on ne peut toucher au ganglion inférieur sans paralyser les pièces buccales ; au contraire, on peut enlever une portion considérable des deux lobes cérébraux sans rien paralyser. Aucun nerf crânien, excepté peut-être le nerf optique, ne prend donc naissance dans le vaste amas de substance nerveuse.

» Nous avons beaucoup étudié les propriétés des nerfs antennaires, et nous avons vu qu’on peut isoler dans une antenne le mouvement et la sensibilité. Dans ces cas, nous savons que le nerf principal était intact, et que le nerf externe ou musculaire avait été lésé. Ce nerf principal préside surtout à la sensibilité : si on l’irrite, de très-vives douleurs se manifestent par des mouvements dans l’antenne correspondante et dans le corps de l’animal ; si on le coupe, l’antenne devient immédiatement insensible. Nous sommes certain que ce nerf est le plus sensible des nerfs crâniens ; mais nous ne saurions dire s’il est mixte dès son origine ou exclusivement sensible.

» Nous avons coupé le nerf du labre supérieur à son origine, et nous avons aboli à la fois le mouvement et la sensibilité du côté correspondant du labre. Nous ne savons rien sur le nerf optique, sinon qu’il est presque insensible.

» C. Opérations pratiquées sur le nerf stomato-gastrique. — Nous commencerons par signaler un fait important : si l’on irrite le ganglion frontal, on excite les mouvements de déglutition ; si l’on enlève ce ganglion et ses filets principaux, on abolit complètement les mouvements de déglutition. Il est donc indubitable que les contractions du pharynx sont régies par le ganglion frontal. Il est également prouvé qu’elles sont uniquement sous sa dépendance. En effet, si l’on enlève le cerveau supérieur, la déglutition persiste ; il en est de même si l’on enlève le ganglion sous-œsophagien.

» Il y a dans la partie supérieure du tube digestif deux sortes de mouve-