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L’insecte qui fait le sujet de cette observation est le machilis polypoda : M. Guérin en présente plusieurs individus conservés dans la liqueur. Un dessin joint à sa lettre offre les détails anatomiques des diverses parties de l’abdomen vues sous un grossissement moyen.

Les dix segments abdominaux sont un peu repliés en-dessous avec les bords arrondis ; chacun d’eux, à l’exception du dernier, porte en-dessous une grande lame (arceau inférieur) ; celle du premier, échancrée au milieu, offre de chaque côté une petite vésicule blanche ; mais elle n’a pas de filet articulé ou fausse patte.

Le second segment inférieur semblable au premier pour la forme, offre de chaque côté deux vésicules blanches, et extérieurement un petit appendice articulé.

Les troisième, quatrième et cinquième présentent absolument la même disposition ;

Le sixième, dans l’individu qui a servi à la dissection, offre deux vésicules à droite, et une seulement à gauche ; la plus extérieure de droite est au moins double de l’autre ;

Les septième et huitième segments n’offrent de chaque côté qu’une seule vésicule piriforme assez grosse ;

Les trois derniers segments n’ont plus de ces vésicules.

« Les vésicules dont je viens d’indiquer la position, dit M. Guérin, me paraissent être des organes de respiration analogues à ceux qu’on trouve sous l’abdomen de beaucoup de crustacés, et qui sont placés à la base des fausses pattes abdominales. Cela me semble dÎautant plus probable, que Latreille (Nouv. Ann. du Muséum, t. I, p. 161) n’a pas trouvé de traces de stigmates sur les nombreux individus qu’il a eu occasion d’observer.

» Les parties de la bouche, poursuit l’auteur, rangent bien cet animal parmi les insectes ; comme eux il a un labre, deux mandibules, deux mâchoires palpigères et une lèvre inférieure également palpigère. Comme eux aussi, il n’offre qu’une paire de pattes aux trois segments qui forment son thorax ; mais là se bornent les points de ressemblance de l’animal avec les insectes, car toutes les autres particularités de son organisation, l’absence de stigmates, la présence de sacs branchiaux, de fausses pattes abdominales, etc., le rangent parmi les crustacés. »

M. Avit adresse des explications relatives à quelques passages de son mémoire sur les courants en pleine mer. S’il n’a pas employé les termes dont les physiciens font usage en traitant les mêmes questions, ce n’est pas, dit-