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diatement la loi observée par M. Biot, savoir que l’angle dont il faut tourner le rhomboïde de spath calcaire pour faire disparaître une même espèce de rayons de l’image extraordinaire est proportionnel à la longueur du chemin parcouru dans le fluide.

« Je ne présente néanmoins cette hypothèse que comme un point de vue théorique, sous lequel on peut envisager la coloration des fluides homogènes, pour la rattacher aux mêmes principes que celle des lames cristallisées. »


M. Dumas, à l’occasion de la note de M. Biot, communique les réflexions suivantes :

« L’analyse de l’essence de térébenthine et celle de l’essence de citron donnent les mêmes résultats, savoir :

Carbone 88,9

Hydrogène 11,1


ce qui correspond à 10 atomes de carbone pour 8 atomes d’hydrogène.

» Ces deux corps, par un accident tout-à-fait particulier et qu’on regardera comme heureux, possèdent la même densité à l’état liquide à fort peu près. Ainsi, quand on en prend des volumes égaux, on emploie des quantités d’atomes de carbone ou d’hydrogène qui sont égales dans les deux cas.

» Mais, si l’on compare ces deux essences dans leurs rapports avec les acides, on voit que l’équivalent de l’essence de térébenthine C40H32 pèse deux fois plus que l’équivalent de l’essence de citron C20H16, ce qui revient à dire, vu l’égalité de densité des deux corps à l’état liquide, que pour avoir des équivalents égaux de ces deux corps, il faut prendre un volume d’essence de citron et deux volumes d’essence de térébenthine, à très peu près, comme M. Biot vient de le trouver. D’où l’on peut être conduit à penser, sans rien forcer, qu’un atome d’essence de térébenthine exerce une action sur la lumière précisément égale mais inverse à celle qui est produite par un atome d’essence de citron.

» Ce fait qui rattacherait de la manière la plus étroite, les expériences de M. Biot aux recherches par lesquelles les chimistes déterminent les équivalents, me semble de la plus haute importance et je ne crains pas d’insister vivement auprès de notre confrère, pour qu’il emploie tous ses soins à constater la certitude et la généralité de cette relation. »